Une ode à l’amour, à la jouissance, à la fusion. Une supplique, et parfois même une complainte, quand le manque envahit le corps et l’esprit. Et que le temps, soudain, se met à torturer. Tout entier, ce quatorzième (!) album du très prolifique et non moins discret Antoine Bataille est donc dédié à la passion, à ses enivrantes ou douloureuses sensations. Une œuvre osée, sans fioriture, sensuelle bien sûr, aux franges mêmes de l’érotisme, suspendue aux notes riches d’un piano. Qui parvient — performance — à ajouter une pierre singulière à l’infinie rhapsodie des chants amoureux.
Est-ce l’effet des mélodies, dont les motifs répétitifs et l’élégance rappellent Philip Glass ? Celui des belles plages instrumentales, ponctuant sans prévenir cette carte du Tendre comme autant de parenthèses propres à la rêverie ? L’étonnante alchimie des textes, dont l’épure pourtant maladroite semble porter une authenticité non feinte ? Ou la voix retenue mais habitée, le chant quasi psalmodié, qui appelle l’écoute sans jamais la forcer ? Toujours est-il qu’on se love dans ce Crescent Hôtel, dont le bâtisseur navigue depuis longtemps entre chansons, compositions pour le théâtre et expérimentations musicales. Cette liberté de création, on la sent ici, qui irradie son disque.
– Valérie Lehoux
SUR SCENE
Avec :
Mika Benet > claviers, accordéon
Khoa-vu Nguyen > violon
Mika Benet > son & effets
Lionel Coulpier > son
Mariam Rency > lumière
Vladimir Vatsev > vidéo
Philippe Dupont > régie générale
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